Au total, quatre personnes morales et quatre personnes se réuniront pendant sept jours sur le quai.

ERIC PIERMONT / AFP

Pourquoi, pendant plus de dix ans, les commissaires aux comptes n’ont-ils pas vu Monique Piffaut, la responsable de la Financière Turenne Lafayette (FTL), la holding de William Saurin, manipuler les comptes? C’est ce que le Haut Conseil des commissaires aux comptes (HC3), le gendarme de l’audit, tentera de comprendre à partir de lundi.

Vous devez déterminer si les cabinets Mazars et PwC, ainsi que certains de leurs associés, ont commis des erreurs disciplinaires ou non. Au total, quatre personnes morales et quatre personnes se rencontreront pendant sept jours à l’embarcadère. Ce qui est sans précédent en France. Mais le scandale l’est aussi. Tout a commencé fin 2016, deux semaines après la mort de Monique Piffaut. En vingt-cinq ans, cette femme solitaire et autocratique a bâti un géant de l’agroalimentaire en achetant à William Saurin, Madrange, Garbit ou Paul Prédault. Mais derrière ce succès, le nouveau leader FTL découvrira que la fraude comptable est bel et bien cachée.

Pour booster le chiffre d’affaires de l’empire jambon, couscous et cassoulet et cacher ses difficultés financières aux yeux des banques, la patronne “maternaliste” avec ses 3 200 salariés a émis près de 300 millions d’euros de factures et constituées de faux stocks. Pour éviter la faillite du groupe et préserver la filière porcine, l’Etat va orchestrer un plan de sauvetage. Et il organisera la cession de tous les actifs. Mais tous les secrets de cet incroyable scandale n’ont pas encore été révélés.

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