Notre-Dame : Les rénovateurs se précipitent pour achever le réaménagement d’ici 2024
  • De Hugh Schofield
  • BBC News, Paris

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Détruite par un incendie il y a quatre ans, Notre-Dame est en passe d’être entièrement restaurée d’ici 2024.

Lorsque le président Macron a déclaré que Notre-Dame de Paris serait opérationnelle dans seulement cinq ans, tout le monde a ri.

Ils ne rient plus maintenant.

La promesse de sauver la cathédrale dévastée en si peu de temps apparaissait alors comme une grandiloquence macronienne typique.

Mais au quatrième anniversaire de l’incendie, la perspective d’une Notre-Dame remodelée à la fin de l’année prochaine ne semble plus si absurde.

“Nous nous sommes engagés devant le monde entier à terminer notre cathédrale en cinq ans”, déclare Jean-Louis Georgelin, général d’armée à la retraite chargé de la reconstruction.

« Notre réputation est en jeu. C’est pourquoi nous devons unir toutes nos connaissances, nos efforts, notre savoir-faire pour atteindre cet objectif ».

Si le projet de reconstruction a un symbole, c’est la flèche de 217 pieds (66 mètres) de la cathédrale, dont l’effondrement dramatique en flammes a été le point culminant terrifiant de la catastrophe d’avril 2019.

Aujourd’hui, signe d’un optimisme grandissant, une flèche de remplacement est en cours d’achèvement sur un site industriel de l’Est de la France.

Construite à partir de centaines de chênes soulevés et abattus dans les anciennes forêts françaises, la base de la flèche, qui pèse à elle seule plus de 80 tonnes, a été transportée ces derniers jours à Paris et hissée sur le toit de la cathédrale.

Il a dû être mesuré avec précision pour s’adapter aux coins de la maçonnerie médiévale où les architectes d’origine ont placé leur première charpente il y a 900 ans.

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La flèche s’est effondrée après qu’un incendie a ravagé Notre-Dame en avril 2019.

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Les ouvriers installent maintenant un remplacement, fabriqué à partir de centaines de vieux chênes français.

“Dans les prochains mois, les Parisiens verront la flèche commencer à s’élever. D’abord elle sera entourée d’échafaudages, mais d’ici la fin de l’année ils la verront découverte”, précise le général Georgelin.

“C’est alors qu’ils sauront vraiment que la cathédrale leur est restituée.”

La tour était peut-être une partie très appréciée de la ligne d’horizon de Paris, mais, comme les Parisiens l’ont rappelé à maintes reprises, elle ne faisait pas partie du bâtiment médiéval.

En fait, elle n’a été érigée qu’au milieu du XIXe siècle, pour remplacer la tour d’origine qui avait été démantelée à l’époque de la Révolution française car elle était instable (ou peut-être pour que le gouvernement puisse prendre le dessus !).

C’est à la même époque que de nombreux vitraux de la cathédrale ont également été remplacés, car ceux d’origine devenaient trop fragiles.

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Les rénovateurs fixent et peignent également les peintures murales à l’intérieur de la cathédrale.

Heureusement, aucun des vitraux n’a été gravement endommagé lors de l’incendie. Les pompiers savaient ce qu’ils faisaient et se sont abstenus de pulvériser de l’eau sur la vitre. Sinon, dans la chaleur, il se serait brisé.

Les rosaces médiévales ont été laissées en place, mais une grande partie du reste des vitraux a été enlevée et est maintenant nettoyée par des spécialistes dans des ateliers à travers le pays.

“Il y a près de 200 ans d’accumulations”, raconte Flavie Vincent-Petit, verrier à Troyes.

« Il y a la graisse humaine du souffle de millions de fidèles, il y a la suie de millions de bougies, il y a des taches de condensation. Tout laisse une marque.”

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Flavie Vincent-Petit répare les vitraux de la cathédrale

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Une grande partie des vitraux est restée intacte et est en cours de nettoyage dans des ateliers à travers la France.

A l’intérieur de Notre-Dame, on retrouve encore un décor de cinéma futuriste : une masse imposante d’échafaudages métalliques rectilignes contre les courbes et les arcs de la pierre gothique antique.

En plus de la flèche, les sections effondrées de la maçonnerie surélevée sont en cours de traitement. Toute la sous-structure du toit en bois est également remplacée, si possible dans une réplique exacte de ce qui a été détruit.

Philippe Villeneuve, l’architecte en chef de la cathédrale, se décrivait il y a quatre ans, après avoir été témoin de l’incendie, comme “l’architecte le plus malheureux du monde”.

“Mais aujourd’hui, je suis le plus heureux”, dit-il. “Je le regarde renaître comme un phénix de ses cendres.”

L’objectif est de célébrer une première messe à Notre-Dame nouvellement rouverte en décembre 2024.