Les responsables de Bâle mettent en garde contre des attentes « irréalistes » pour les banques en transition verte

Les hauts responsables économiques et réglementaires de la Banque des règlements internationaux à Bâle, en Suisse, ont souligné les limites de la capacité du secteur financier à réduire le risque climatique dans un nouvel article cette semaineIl a qualifié d’« irréaliste » de supposer que le secteur financier pourrait conduire la réaffectation des ressources nécessaires à la transition vers une économie verte mondiale « en l’absence d’une politique environnementale adéquate dans l’économie réelle ».

Sans un cadre politique solide, “les préférences vertes de certains dans le secteur financier stimuleraient les forces d’arbitrage ou les pratiques douteuses, voire frauduleuses, d’autres, annulant les avantages”. Ces pratiques pourraient inclure le “greenwashing”, la pratique consistant à déformer les émissions de carbone liées à des projets ou à des activités pour obtenir un financement moins cher, note l’article.

Les responsables ont également mis en garde contre le risque pour la stabilité financière associé à la transition vers une économie à faible émission de carbone. Ils ont noté que la transition verte présente un double risque pour la stabilité financière, car les institutions doivent gérer à la fois leurs expositions aux actifs “bruns” surévalués, qui pourraient perdre de la valeur pendant la transition, et leurs expositions aux actifs “verts” surévalués, ou à des actifs prétendant être verts, qui, selon les responsables de la BRI, pourraient provoquer des “bulles vertes”.

“Le rôle principal des marchés financiers privés est de refléter l’état sous-jacent de l’économie réelle”, ont déclaré les auteurs. “Il serait donc irréaliste de s’attendre à ce qu’ils induisent la transition verte à moins que les bons signaux ne viennent de l’économie réelle. Des attentes irréalistes peuvent conduire le secteur financier à l’échec et faire dérailler la transition. En tant que canal clé pour la réallocation des ressources, le secteur financier a un rôle de soutien essentiel à jouer et doit éviter d’accroître le risque de transition.