Le Parlement suisse va enquêter sur le rachat du Credit Suisse

La fusion du Credit Suisse avec UBS suscite des inquiétudes en Suisse – Copyright AFP / Archive Fabrice COFFRINI

Le Parlement suisse enquêtera sur la prise de contrôle orchestrée par le gouvernement de la banque Credit Suisse en difficulté par son grand rival UBS, dans un geste extrêmement rare, à la suite d’un vote jeudi.

Une commission d’enquête parlementaire sera mise en place pour faire la lumière sur la façon dont les autorités suisses ont rapidement réussi à fusionner les deux plus grandes banques du riche pays alpin au cours d’un week-end de mars.

Après que la chambre basse du parlement ait voté à l’unanimité mercredi en faveur de la création de la rare commission d’enquête, la chambre haute, ou Conseil des Etats, a voté jeudi à 37 voix contre 5.

La commission examinera “la légalité, l’opportunité et l’efficacité des activités” des autorités suisses dans la prise de contrôle. Il rendra compte des « lacunes constatées au niveau institutionnel ».

Comme UBS, le Credit Suisse faisait partie des 30 banques internationales jugées trop grandes pour faire faillite en raison de son importance dans l’architecture bancaire mondiale.

Mais l’effondrement de trois prêteurs régionaux américains en mars a fait du Credit Suisse le maillon le plus faible de la chaîne, et le cours de son action a chuté de plus de 30% le 15 mars.

Le gouvernement suisse, la banque centrale et les régulateurs financiers sont intervenus et ont forcé UBS à procéder à une acquisition de 3,25 milliards de dollars annoncée le 19 mars avant la réouverture des marchés le lendemain.

Le gouvernement craignait que le Credit Suisse ne fasse rapidement défaut et ne déclenche une crise bancaire mondiale qui aurait également ébranlé la réputation appréciée de la Suisse en tant que banque saine.

La commission sera composée de 14 législateurs, sept de chaque chambre du parlement, avec tous les principaux partis représentés. Ils seront nommés la semaine prochaine. Il disposera d’un budget de cinq millions de francs suisses (5,5 millions de dollars).

Avec un mandat large, vous serez en mesure de décider de la portée de vos enquêtes et pourrez remonter plusieurs années en arrière. Il n’y a pas de limite de temps, mais la commission durera probablement plus d’un an.

Le gouvernement a déclaré vendredi qu’il apporterait son “plein soutien” à la commission, jugeant “utile et nécessaire d’examiner en détail” les événements à l’origine du plan de sauvetage d’urgence.

Ce ne sera que la cinquième enquête menée par une commission parlementaire en Suisse.

Le dernier remonte à 1995 et enquêtait sur les échecs autour de la Caisse fédérale de pensions.

C’est l’outil “le plus puissant” à la disposition du Parlement, selon le quotidien Le Temps, avec autorité pour consulter les dossiers confidentiels du gouvernement et interroger les hauts responsables.

La fusion du Credit Suisse avec UBS, qui doit être finalisée le 12 juin, suscite de sérieuses inquiétudes en Suisse concernant l’emploi, la concurrence et la taille de la banque qui en résultera par rapport à l’économie suisse.