Jean Tinguely : La roue = c’est tout – Annonces

Le musée Tinguely abrite la plus grande collection d’œuvres de Jean Tinguely au monde avec quelque 130 sculptures et quelque 2 000 œuvres sur papier. La moitié de l’espace du musée est toujours réservée à l’exposition permanente. En 2023, pour la première fois depuis la création du Musée en 1996, l’exposition occupe à nouveau l’intégralité de la salle principale du rez-de-chaussée. Les visiteurs sont invités à explorer la poésie délicate des premiers travaux de Tinguely, les performances et collaborations explosives des années 1960 et la musicalité sombre et monumentale de sa dernière période. Point d’orgue de cette nouvelle exposition permanente, une œuvre phare des années 1960 récemment acquise : Tinguely’s éloge de la folie (1966). Situé bien en vue à l’entrée du musée, il souligne l’importance de tels projets interdisciplinaires dans l’œuvre de Tinguely.

Avec l’ajout de plusieurs œuvres phares prêtées, cette nouvelle exposition offre un aperçu de quatre décennies de l’œuvre de Tinguely. Son énoncé « La roue = c’est tout » traverse l’exposition comme un leitmotiv : en plus d’être un thème récurrent tout au long de sa carrière, la roue représente également sa conviction que les temps changeants doivent trouver leur expression dans l’art. La nouvelle exposition permanente est structurée chronologiquement et commence par les années extrêmement innovantes de 1954 à 1959, complétées par des prêts importants tels que moulin à prière Soit Tricycle 1954. La première section de la nouvelle exposition met en lumière l’inventivité et l’innovation de Tinguely, mettant en valeur les sculptures en fil de fer et les reliefs des années 1950 qui ont établi sa réputation de pionnier de l’art cinétique.

La salle suivante est consacrée aux “sculptures performatives” de la période 1960 à 1967, opposant des sculptures de pacotille vers 1960 à des sculptures noires vers 1965. La mezzanine nouvellement construite traite alors de la passion de Tinguely pour les automobiles et de son style d’autel et de sculptures de carnaval.

L’approche novatrice de Tinguely en matière d’esquisse et de dessin est présentée dans une sélection d’œuvres sur papier. Les salles suivantes ressemblent à un studio-appartement, présentant le grand ensemble et les projets performatifs de Tinguely des années 1960 et 1970 dans les espaces publics, sur scène et dans les musées. Les salles de vidéoprojection offrent aux visiteurs la possibilité de découvrir les projets Hommage à New York (1960), Etude pour un bout du monde N°1 (1961), Étude pour une fin du monde n° 2 (1962) et éloge de la folie (1966) et bien d’autres au cinéma.

Enfin, l’espace ouvert de la grande salle présente les dernières années de Tinguely avec des sculptures à grande échelle et des machines musicales telles que Méta-Harmonie II (1979), Morgana (1985), ainsi que la sculpture de passage Grosse-Méta-Maxi-Maxi-Utopia (1987), la plus grande œuvre jamais réalisée par Tinguely pour un musée. Les œuvres de cette partie de l’exposition ont des temps fixes et chorégraphiés. La visite de l’exposition comprend également le travail tardif central Mengele-Totentanz (1986) ainsi que le Schauatelier, l’atelier ouvert de l’équipe de conservation et de restauration.

La biographie multimédia offre un aperçu de la vie de Tinguely à travers des photographies, des vidéos et des enregistrements sonores. Le travail de Tinguely est marqué par un large éventail d’intérêts et de thèmes : la relation entre les humains et les machines ; mouvement et cinétique; le hasard comme compagnon agréable ; l’innovation par la destruction créatrice ; la vie et la mort comme les deux faces d’une même médaille ; incarnation; théâtre et performance; musicalité et appel à tous les sens; critique du consumérisme; anarchie et compromis politique; inter et transdisciplinarité. Tinguely était un réseau talentueux avec un large cercle d’amis qui savouraient les processus collaboratifs et expérimentaux de création artistique et d’exposition au-delà des frontières. Son travail est unique dans la façon dont il rend l’art accessible à tous, un aspect qui est au cœur de notre travail au musée.

Un affichage mural à l’entrée du musée offre une nouvelle voie d’entrée pour les familles et les visiteurs avec enfants. Faisant appel à plusieurs sens, il fait des suggestions pour une visite inspirante et donne un aperçu du programme d’éducation artistique du musée.

Le musée propose également prochainement des « parcours-sentiers pour les familles » qui permettent de découvrir les œuvres de la collection de manière ludique et propice à la réflexion des petits et des grands.

Commissaire : Roland Wetzel
Assistante de conservation : Tabea Panizzi