La dernière proposition de Macron n’est pas extrême. Il porterait progressivement l’âge de la retraite à taux plein à 64 ans, un an plus tôt que sa conception précédente, et nécessiterait 43 années de cotisations. Il a également édulcoré la proposition d’autres manières. La nouvelle augmentation à 64 ans ne s’appliquera pas à certaines personnes qui ont commencé à travailler particulièrement jeunes, par exemple, ou qui ont des problèmes de santé ; le régime établirait également une nouvelle pension minimale. Dans l’ensemble, selon les normes internationales, le système serait généreux même après les changements. Mais cela ferait quand même une grande différence budgétaire : malgré les concessions, selon les responsables, le paquet éliminerait le déficit des retraites d’ici 2030.
Comme Macron le comprend sans doute, une réforme beaucoup plus audacieuse serait préférable. La France n’a pas un régime public de retraite mais des dizaines, chacun avec ses propres règles complexes. Idéalement, ils devraient être intégrés et simplifiés, comme proposé dans les plans précédents. Les réformes des retraites sont au mieux difficiles, car elles menacent les droits perçus et accroissent le sentiment d’insécurité des travailleurs. Le défi politique est beaucoup plus grand lorsque les travailleurs ne peuvent pas bien comprendre comment les systèmes fonctionnent ou comment les réformes proposées les affecteraient.
Ce qui est clair, c’est que laisser les coûts des retraites de la France continuer à augmenter serait grossièrement irresponsable, et plus le retard sera long, plus les remèdes devront être drastiques. Par rapport à ce qui est exigé, ou par la générosité des systèmes d’autres pays, la proposition de Macron est modérée, voire modeste.
Cela n’a pas freiné la réaction. Selon un récent sondage, environ la moitié des électeurs souhaitent que l’âge légal reste à 62 ans et un autre quart souhaite qu’il soit abaissé. La popularité de Macron a chuté, il n’a plus la majorité au parlement et les syndicats appellent à des grèves et à des manifestations pour le 19 janvier. La dernière fois, des mois de manifestations ont fermé des villes, paralysé l’économie, paralysé les systèmes de transport et fermé des écoles. , et conduit à des affrontements souvent violents avec la police.
Il est juste de dire que les chances de succès de Macron ne sont guère meilleures cette fois-ci. Néanmoins, le président a raison d’aller de l’avant.
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Les rédacteurs sont membres du comité de rédaction de Bloomberg Opinion.
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