Contrairement à leurs compatriotes en Suisse, les Suisses de l’étranger ont rejeté l’initiative «anti-burqa» et l’accord de libre-échange avec l’Indonésie par une petite marge. La plus grande différence dans la tendance électorale a été le référendum d’identité électronique, que les Suisses de l’étranger voulaient adopter. Le taux de participation est resté modeste.

L’initiative populaire interdisant les masques faciaux, proposée par le Parti populaire suisse conservateur de droite, a été acceptée de justesse dimanche en Suisse. La diaspora, pour sa part, l’a rejetée à une majorité également faible (51,1%). Ce résultat diffère si légèrement des électeurs suisses qu’il est risqué de tirer des conclusions.

Le résultat a été une surprise car l’institut de sondage gfs.bern avait prédit que 58% des voix des expatriés seraient en faveur d’une interdiction de se couvrir le visage malgré la baisse du soutien vers la fin de la campagne.

Il est difficile d’expliquer pourquoi cette tendance du «non», qui s’est accélérée en début d’année, s’est davantage manifestée au sein de la diaspora que chez les Suisses chez nous, selon Martina Mousson de l’institut gfs.bern, qui souligne que le comportement électoral des expatriés reste difficile à prévoir avec certitude.

Libre-échange avec l’Indonésie

Le traité économique avec l’Indonésie montre également un changement par rapport aux sondages. Fin février, il y avait un peu plus de partisans de l’accord commercial dans la diaspora (54%) que dans le reste de la population (52%).

Il semble qu’une grande partie des Suisses de l’étranger encore indécis aient finalement choisi de voter «non». La diaspora a rejeté le traité d’un cheveu, mais a été dépassée en nombre par un vote total en faveur.

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DNI électronique

Si la Suisse n’était manifestement pas prête pour la loi sur l’identité électronique (eID), rejetée par plus de 64% des électeurs et de tous les cantons, la diaspora s’est montrée moins péjorative. Les Suisses de l’étranger ont également rejeté le référendum, mais dans une moindre mesure.

Dans les 12 cantons qui fournissent des statistiques détaillées sur le vote des anciens résidents lorsqu’ils partent à l’étranger, près de 47% des électeurs expatriés sont favorables à l’eID. L’acceptation comparativement plus élevée de la proposition est certainement due au fait que de nombreux citoyens suisses à l’étranger bénéficieraient de l’introduction d’une identité numérique, en particulier dans le cas du vote électronique.

«Une partie de l’électorat vit probablement dans des pays où l’identité électronique existe déjà et aurait pu avoir une expérience favorable avec un tel outil», explique Mousson. “Les Suisses de l’étranger peuvent aussi avoir une plus grande affinité avec le monde en ligne car c’est ainsi qu’ils restent en contact avec leur pays d’origine.”

Une modeste contribution

Dans les 12 mêmes cantons mentionnés ci-dessus, un peu moins de 35 700 voix ont été reçues des 136 300 électeurs inscrits, soit un taux de participation de 26,2%, inférieur à la moyenne enregistrée ces cinq dernières années (un peu plus de 29%).

En revanche, la part en Suisse a dépassé la barre des 50% (51,3%), ce qui n’est arrivé que quatre fois depuis le début de 2016.

«Participer à des référendums nécessite une forte motivation de la part des Suisses de l’étranger», déclare Mousson. Les électeurs sont particulièrement motivés à voter sur des questions qui affectent directement leur vie, et cela est encore plus vrai pour la diaspora. ”

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La question de l’interdiction de la burqa, par exemple, était plus pertinente pour la politique intérieure, a ajouté le politologue.