Cette décision, annoncée lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, fait partie d’une évolution en cours pour le prêteur au développement dans un contexte de pression pour relever des défis mondiaux tels que le changement climatique.

Plus tôt mercredi, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a exhorté la Banque mondiale à continuer de prendre des mesures de réforme supplémentaires cette année.

“Nous devrions utiliser le reste de l’année pour entreprendre de nouvelles réformes grâce à une approche de mise en œuvre progressive”, a déclaré Yellen lors d’une table ronde sur l’évolution des banques multilatérales de développement.

Les États-Unis sont le principal actionnaire du Groupe de la Banque mondiale.

“Des signes de progrès”

Malpass, qui a annoncé sa prochaine démission en février, a déclaré dans un communiqué mercredi soir que les discussions entre actionnaires cette semaine “ont montré des signes de progrès” sur des questions telles que la nécessité d’une plus grande transparence de la dette, d’un financement accru pour le développement et d’une action climatique plus percutante.

“Nos pays membres ont soutenu des mesures qui peuvent ajouter jusqu’à 50 milliards de dollars à la capacité de prêt de la BIRD au cours des dix prochaines années”, a-t-il ajouté, faisant référence à la branche de prêt à revenu intermédiaire de la banque, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement.

Malpass a déclaré que l’importance des ressources concessionnelles et des investissements du secteur privé était pleinement reconnue.

Avec des capacités de financement tombant “bien en deçà des besoins en ressources pour le développement et le climat”, Malpass a souligné que répondre à ces besoins nécessitera un effort mondial.

Pour l’instant, un document du comité de développement décrit les changements “qui fournissent une base pour une évolution future”, a déclaré Malpass.

Celles-ci incluent une affirmation selon laquelle mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir le développement reste au cœur du travail de la Banque mondiale, mais les efforts pour atteindre ces objectifs nécessitent “une plus grande concentration sur la durabilité, la résilience et l’inclusion”.

Le document contient également des propositions pour soutenir le développement du secteur privé et la facilitation des capitaux privés, entre autres.

“Opportunité historique”

Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, qui a assisté mercredi à des entretiens avec Yellen et Malpass, a déclaré qu’il existait une “opportunité historique” d’apporter les ressources financières nécessaires aux pays en développement, grâce à une réforme des prêteurs au développement.

Il a souligné la nécessité de réduire l’écart croissant entre les pays développés et les pays en développement, ajoutant que “la situation est maintenant devenue vraiment critique”.

Et Yellen a souligné que des efforts sont nécessaires pour continuer à avancer.

Les dirigeants mondiaux peuvent profiter des événements à venir, tels que le Sommet des dirigeants du Groupe des 20 en septembre, pour “maintenir un élan fort”, a-t-il déclaré dans un discours.

Dans une interview accordée à l’AFP avant les réunions de printemps, Yellen a ajouté que Malpass, qui quittera ses fonctions fin juin, a jeté une “base solide” pour l’effort de réforme en cours.

Elle espère que le candidat américain Ajay Banga succèdera à Malpass et procédera à la refonte.

Parmi les autres questions clés à l’ordre du jour des réunions de printemps figurent la restructuration de la dette, et les dirigeants lors d’une table ronde mondiale sur la dette souveraine se sont engagés mercredi à faire plus pour aider à accélérer les restructurations.

La table ronde sur la dette est coprésidée par le FMI, la Banque mondiale et l’Inde, qui assure actuellement la présidence du G20.