Dimanche 15 mai, les électeurs suisses ont soutenu les propositions visant à ce que les services mondiaux de streaming télévisé tels que Netflix Inc, Amazon et Disney investissent une partie de leurs revenus générés par la Suisse dans la réalisation de films nationaux.

Un peu plus de 58% des électeurs ont soutenu la proposition, selon le résultat final, lors de l’un des trois scrutins nationaux organisés dans le cadre du système suisse de démocratie directe.

La Suisse deviendra le dernier pays européen à introduire de telles mesures pour soutenir la production cinématographique et télévisuelle locale et stimuler le contenu produit localement.

“Ce résultat souligne l’importance culturelle du cinéma en Suisse”, a déclaré dimanche le ministre suisse de l’Intérieur, Alain Berset, lors d’une conférence de presse.

Lors du référendum contraignant sur ce qu’on appelle «Lex Netflix», les services de streaming internationaux doivent investir 4% des revenus qu’ils gagnent en Suisse dans la production cinématographique locale.

Les investissements peuvent prendre la forme d’acheter des spectacles fabriqués localement, de faire des spectacles eux-mêmes ou de participer à un fonds commun de placement.

Netflix a déclaré qu’il respectait le résultat et travaillerait avec le gouvernement pour mettre en œuvre le règlement.

“Nous pensons que de bonnes histoires peuvent venir de n’importe où et nous avons déjà investi dans du contenu suisse par le passé”, a déclaré un porte-parole de Netflix.

Amazon a refusé de commenter et Disney n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Une loi similaire a été adoptée au Portugal, où les fournisseurs de services de streaming doivent verser 1 % de leurs revenus à l’Institut du cinéma et de l’audiovisuel.

Le Danemark envisage une taxe et l’Espagne doit en introduire une. La France et l’Italie ont des services de streaming qui dépensent une partie de leurs revenus sur du contenu européen dans les langues locales.

Lors d’un référendum séparé, 72% ont approuvé l’augmentation du financement de l’agence européenne de sécurité des frontières Frontex.

Un refus aurait pu forcer la Suisse à quitter la zone de voyage sans passeport Schengen de 26 membres et le système de coordination des demandes d’asile de Dublin.

Au troisième tour de scrutin, les gens doivent désormais se retirer des greffes au lieu de participer après que 60% des électeurs aient soutenu le plan.