Le Conseil d’Etat, qui agit en tant que conseiller juridique de l’exécutif et en tant que cour suprême de justice administrative, a donné au gouvernement trois mois en novembre dernier pour démontrer qu’il mettait en œuvre des politiques climatiques qui rendent atteignable l’objectif de réduction des gaz à effet de serre 40 % de ses niveaux de 1990 d’ici 2030.
Près de huit mois plus tard, il a déclaré que l’objectif semblait toujours inaccessible à moins que d’autres mesures ne soient prises rapidement.
“Le Conseil d’État charge donc le gouvernement de prendre des mesures supplémentaires d’ici au 31 mars 2022, pour atteindre l’objectif”, a indiqué le conseil.
Un porte-parole du conseil a déclaré qu’il évaluerait les actions de l’État après la date limite et pourrait infliger une amende si les mesures n’étaient pas conformes à ce qui était nécessaire.
La prise de position du Conseil d’Etat a remis en cause la crédibilité du président Emmanuel Macron en tant que champion de la lutte contre le changement climatique et affirme le caractère contraignant des objectifs de réduction des gaz à effet de serre contenus dans la législation.
Le taux de diminution des émissions de gaz à effet de serre en France entre 2015 et 2018 était environ la moitié de ce qu’il fallait pour être sur la bonne voie pour atteindre son objectif 2030.
Parallèlement, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2020 est principalement due au ralentissement de l’activité économique induit par le Covid-19, a indiqué jeudi un rapport publié par le Haut Conseil indépendant pour le climat.
Le bureau du Premier ministre Jean Castex a déclaré que le gouvernement avait pris note de l’ordonnance du conseil et que les subventions gouvernementales pour les voitures électriques et les logements plus économes en énergie, ainsi que la législation relative au climat adoptée par le Parlement, étaient la preuve de son engagement à réduire les émissions.
L’affaire a été initialement portée devant la justice par la commune de Grande-Synthe, dans le nord de la France. La ville est construite sur des terres récupérées et les autorités locales disent qu’elle risque d’être inondée par l’élévation du niveau de la mer causée par le réchauffement climatique.
Le conseil a le pouvoir d’accorder des dommages-intérêts.
Greenpeace France a salué ce qu’elle a appelé “un ultimatum clair lancé face à l’inaction du gouvernement sur le changement climatique”.
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