“Mon plan est d’augmenter la pression sur les ultra-riches et les multinationales, mais aussi de relâcher la pression sur les classes moyennes et les petits entrepreneurs, pour leur donner un peu d’air”, a déclaré mardi Gabriel Attal à la radio France Inter.

“Il y a une écrasante majorité de Français qui travaillent, qui paient des impôts et qui sont victimes de cette fraude”, a-t-il ajouté.

Les experts estiment que le manque à gagner pour les caisses de l’État dû à la fraude fiscale oscille entre 30 et 100 milliards d’euros.

Attal Il a présenté les objectifs du gouvernement pour résoudre ce problème épineux en annonçant une augmentation de 25% des contrôles fiscaux “sur les grands domaines” d’ici la fin du quinquennat du président Emmanuel Macron.

Des contrôles fiscaux seraient également effectués tous les deux ans pour les 100 plus grandes sociétés cotées en bourse.

Attal dit vouloir « s’attaquer à la zone grise, que l’on appelle parfois l’optimisation fiscale ».

Pour la seule fraude à la taxe sur les biens et services (TVA), une étude détaillée a estimé le montant à 20 milliards d’euros par an, a déclaré Attal, ajoutant qu’il introduirait des factures électroniques obligatoires pour les transactions interentreprises.

La sanction sera aggravée “pour les délits les plus graves”, comme la dissimulation d’avoirs à l’étranger, a prévenu Attal dans un entretien au journal Le Monde lundi.

Pour assurer ces contrôles, Attal a indiqué que 1 500 nouveaux emplois de contrôleurs fiscaux seraient créés d’ici 2027 ; ils sont actuellement environ 10 000 et les effectifs du service des enquêtes judiciaires des finances vont doubler.

Agents d’élite pour la fraude internationale

Un nouveau service de renseignement fiscal va être créé, avec une centaine “d’agents d’élite” dédiés à la lutte contre les grandes fraudes internationales.

Le nouveau service pourra utiliser “l’espionnage et la récupération de données” pour rechercher des informations “dans des États ou territoires non coopératifs”, tels que Panama ou les Bahamas.

« Notre priorité : faire en sorte que les sociétés ultra-riches et multinationales qui fraudent paient ce qu’elles doivent », a déclaré Attal.

Le ministre a également insisté pour “alléger la pression sur le petit contribuable” en simplifiant le système de déclaration et en instaurant “une dispense automatique de sanctions à la première faute”.

Autre geste envers les contribuables à faible revenu : la création d’un « malus inversé automatique » en faveur du contribuable en cas d’erreur gouvernementale.

Le ministre présentera un plan de lutte contre la fraude aux prestations sociales à la fin de ce mois.