La France et ses partenaires occidentaux prévoient d’aller de l’avant avec une manifestation dans les prochains jours au conseil d’administration du chien de garde nucléaire de l’ONU pour critiquer la décision de l’Iran de freiner la coopération avec l’agence, a déclaré mardi son ministre des Affaires étrangères.

« Les tensions nucléaires vont nous conduire dans les prochains jours à déposer une plainte dans le cadre du Conseil des gouverneurs de l’AIEA pour regretter cette décision », a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’une audition parlementaire.

Par ailleurs, lors d’un appel téléphonique lundi, le président français Emmanuel Macron mardi, il a demandé au président iranien Hassan Rouhani pour des «gestes clairs» et un retour immédiat aux termes d’un accord nucléaire historique avec les puissances occidentales.

Le bureau de Macron a déclaré que le dirigeant français avait également demandé à Rohani de coopérer pleinement avec l’AIEA dans les inspections et a exprimé sa « profonde préoccupation » concernant les violations iraniennes de l’accord.

L’Iran a déclaré le mois dernier qu’il réduisait la coopération avec le agence internationale de l’énergie atomique, mettant fin aux mesures d’inspection et de surveillance supplémentaires introduites par l’accord nucléaire de 2015, y compris le pouvoir donné à l’AIEA de mener des inspections accélérées dans des installations non déclarées par l’Iran.

La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, toutes parties à l’accord avec l’Iran, ont fait circuler lundi un projet de résolution soutenu par les États-Unis pour la réunion de Vienne, exprimant leur «grave préoccupation» face à la coopération réduite de l’Iran et exhortant l’Iran à revenir sur ses pas.

La Russie et l’Iran ont mis en garde contre les conséquences désastreuses de l’adoption de la résolution.

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« Je dois donner cet avertissement, que des actions contre nos attentes auront des effets néfastes sur les processus diplomatiques et pourraient rapidement fermer les fenêtres d’opportunité », a déclaré le porte-parole du gouvernement iranien Ali Rabiei aux journalistes.

L’Iran attend « de toutes les parties qu’elles agissent de manière rationnelle et prudente et qu’elles connaissent la valeur des moments fugaces », a-t-il ajouté. « Nous restons attachés à la diplomatie. »

Un document diffusé par la mission iranienne à Vienne et vu par l’AFP a déclaré qu’une résolution mettrait effectivement fin un accord temporaire pour atténuer l’impact des inspections suspendues.

Les restrictions d’inspection sont entrées en vigueur le 23 février.

Celles-ci faisaient suite à une loi adoptée par le parlement iranien en décembre qui appelait à la suspension de certains engagements si les États-Unis ne lèvent pas les sanctions unilatérales ou si les trois pays européens n’aident pas Téhéran à contourner ces sanctions.

En vertu de l’accord avec l’AIEA, qui dure jusqu’à trois mois, les données des caméras sur le programme nucléaire iranien seront stockées et non transmises à l’agence, et si les sanctions ne sont pas levées d’ici là, Téhéran commencera à supprimer les enregistrements.

Selon Rabiei, l’accord exprimait la «bonne volonté» de l’Iran, et maintenant la République islamique espère que d’autres parties à l’accord nucléaire «prouveront» la leur.

Des sources diplomatiques à Vienne affirment que la résolution européenne devrait être votée vendredi et qu’elle est soutenue par les États-Unis.

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L’accord nucléaire historique de 2015 ne tient plus qu’à un fil depuis que l’ancien président américain Donald Trump s’est retiré de Washington et a réimposé des sanctions punitives contre l’Iran en 2018.

Le président américain actuel Joe Biden a fait part de sa volonté de réactiver l’accord, mais insiste pour que l’Iran revienne d’abord à tous ses engagements nucléaires, dont la plupart ont été suspendus en réponse aux sanctions.

Téhéran demande à Washington de faire le premier pas vers la levée des sanctions.

L’Iran a rejeté dimanche une offre européenne pour une réunion informelle impliquant les États-Unis sur l’accord, affirmant que le moment n’était pas propice car Washington n’avait pas levé les sanctions.

(FRANCE 24 avec l’AFP et REUTERS)