Primoz Roglic a battu Julian Alaphilippe sur la ligne, triomphant prématurément et rétrogradé au cinquième rang.

La photo de face est magnifique: Julian Alaphilippe les bras levés à l’arrivée de Liège-Bastogne-Liège, sa première sortie enveloppée dans le maillot arc-en-ciel de Champion du Monde. La fin de la photo est cruelle: Primoz Roglic jette sa moto et bloque le Français sur la ligne, le nez en l’air et la tête déjà sur le podium.

Deux semaines après elle déception dans le Tour, a terminé deuxième après avoir été le grand favori et leader jusqu’à la veille de l’arrivée, le Slovène a remporté la «Doyenne» en tant que voyou et s’est vu offrir le premier «monument» de sa carrière.

Déjà deuxième cette année à Milan-San-Remo (battu régulièrement par le Belge Wout Van Aert), Julian Alaphilippe se reprochera longtemps d’avoir commis l’irréparable à quelques hectomètres du but. Et de laisser une année de plus, au moins, à Bernard Hinault en tant que dernier vainqueur français des classiques les plus prestigieuses des Ardennes. C’était en 1977.

Le record déjà bien chargé de Loulou ne sera finalement crédité que de la cinquième place. Le coureur Deceuninck-Quick-Step, condamné pour avoir brutalement coupé la ligne du Suisse Marc Hirschi dans le sprint final, a été rétrogradé par les commissaires.

«Je n’avais pas réalisé que j’avais fait une si grosse vague qu’elle gênait Hirschi. Je l’ai compris à froid, après avoir récupéré et revu les images. C’est ma première erreur et je veux vraiment lui présenter mes excuses “a expliqué le Français à son arrivée, cité par l’équipe. «La seconde est de lever la main un peu plus tôt. C’est la première fois que cela m’est arrivé, je pense que ce sera la dernière. C’est dommage que cela m’arrive ici au Dean. “

Les deux cents derniers mètres et un gros bordel, au fur et à mesure que la journée avançait où Alaphilippe, et son signe préféré, pouvaient en rêver. Ou presque: le vainqueur de Milan-San-Remo s’est fait prendre dans une chute à 80 km de la fin, revenant dans le peloton sans difficulté.

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Van der Poel va bloquer, Hirschi bloqué

Tout au long des 257 km, ses coéquipiers et ceux des autres lauriers ont manoeuvré pour garder l’échappée à distance de sécurité, notamment formée par Michael Schär, le dernier à être pris après une dernière confrontation. Le Suisse a récupéré 37km de l’arrivée, Dries Devenyns, coéquipier de Julian Alaphilippe, a ensuite mis un bon rythme sur la Côte de la Redoute et a sorti le peloton le moins robuste.

L’écrémage final a eu lieu sur la Côte de la Roche-aux-Faucons. Lorsque le Néerlandais Tom Dumoulin a joué le camarade mannequin de Primoz Roglic, Julian Alaphilippe s’en est pris au groupe. Marc Hirschi a immédiatement pris le volant. Les deux hommes en forme au début de l’automne ont été rejoints par les Slovènes Tadej Pogacar et Roglic. Puis le Polonais Michal Kwiatkowski, qui abandonnera tout aussi vite.

Derrière, Mathieu van der Poel a sonné seul la charge tout au long des dix derniers kilomètres, leader d’un groupe gardé 20 secondes derrière la tête mais où personne ne comptait aider le Néerlandais et son grand point de vitesse.

Alaphilippe, Roglic, Pogacar, Hirschi. Quatuor de rêve pour la “Doyenne”. Le Français a commencé le sprint dans les 500 derniers mètres. Accélérant sur le côté droit de la piste, le champion du monde a brusquement viré à gauche en voyant revenir Marc Hirschi, qui n’avait plus qu’à esquiver et ralentir.

La suite est connue et grotesque à ce niveau: célèbre Alaphilippe, Roglic gagne. Peut-être la cinquième place est plus facile à digérer que la deuxième, pour Marc Hirschi, vainqueur de la Flèche wallonne en milieu de semaine.

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Le Français courra à nouveau Liège-Bastogne-Liège dans un arc-en-ciel au printemps, puisque, interruption du calendrier par les forces Covid-19, le «Dean» a eu lieu cette année après la Coupe du monde et que, théoriquement, il devrait trouver sa place au printemps 2021. La photo est prête.