Considérée par le président français comme un enjeu clé de son premier mandat, la réforme des médias et de l’audiovisuel vise à moderniser le cadre juridique actuel, notamment les engagements de financement de la production audiovisuelle et du cinéma français, mais aussi à réglementer l’environnement des plateformes de vidéo à la demande. .

Dans le contexte de la demande croissante d’œuvres audiovisuelles, notamment la croissance des SMAV, le Gouvernement a déjà adopté plusieurs textes législatifs et réglementaires, notamment la Ordonnance n° 2020-1642 du 21 décembre 2020 et son application Décret n° 2021-793 le 22 juin 2021, tous deux liés aux SMAV à la demande qui imposent des obligations de financement pour contribuer au développement et à la production, notamment pour les plateformes étrangères. Ces dispositions ont mis en œuvre la directive SMAV. Cependant, le Gouvernement avait encore les derniers textes à adopter, tâche désormais accomplie.

D’une part, le 24 janvier 2022, a été signé le nouvel et très attendu Accord « Chronologie des médias », qui réglemente le rythme de sortie des films sur les différents canaux de distribution (cinéma, DVD, pay-per-view, payant et gratuit, vidéo payante, etc.) entre professionnels du cinéma et diffuseurs. La Chronologie des médias, conformément aux articles L. 231-1 et suivants du Code du cinéma et de l’image animée, fixe les délais applicables aux différents supports pour l’utilisation des œuvres cinématographiques et est déterminée par accord interprofessionnel. La révision de la chronologie des médias était une demande importante des fournisseurs de SMAV à la demande, qu’ils jugeaient justifiée au regard de leur nouvelle implication dans le financement de la production audiovisuelle et cinématographique française.

En substance, ce nouvel accord « Media Timeline » prévoit que les fournisseurs AVMS On Demand qui ont signé l’accord pourront diffuser des films à partir de 15 mois après leur sortie en salles, tandis que les fournisseurs AVMS On Demand qui n’ont pas signé l’accord, il sera accordé une période de 17 mois (contre 36 mois dans le cadre précédent). De la même manière, les chaînes de télévision payantes pourront diffuser des films dès 6 mois après leur sortie en salles (contre 8 mois dans le cadre précédent). De plus, la période de transmission pour les services de médias traditionnels reste la même, soit 22 mois. Incidemment, les films cinématographiques, qui ne sont jamais diffusés en salle et sont donc diffusés directement par le biais du SMAV sur demande, ne sont pas assujettis au Règlement.

En plus de l’Accord, un Ordonner du 4 février 2022 a étendu le champ d’application de l’Accord signé par les organisations professionnelles du cinéma et les représentants des organismes de diffusion à toutes les entreprises intéressées. L’Accord a le triple objectif de garantir; l’accès le plus large possible aux œuvres pour les spectateurs, l’investissement des diffuseurs dans la production et le développement de la création cinématographique. Le ministre de la culture a salué cet accord comme «la dernière étape de l’ambitieux processus de transposition » de la directive SMAV.

En revanche, suite au Décret AVMS qui oblige les acteurs étrangers à participer au financement français, le Gouvernement a finalement adopté, quelques semaines plus tôt, le 30 décembre 2021, les nouveaux Décrets CabSat et TV hertzienne (respectivement Décret n° 2021-1924 Oui Décret n° 2021-1926) fixant la contribution financière des diffuseurs dits traditionnels au développement cinématographique.

Ces décrets visent à simplifier le cadre réglementaire, en se référant davantage aux accords conclus entre les diffuseurs et l’ARCOM et aux accords interprofessionnels, et également à garantir une certaine équité entre services linéaires et non linéaires et entre services nationaux et opérateurs extranationaux. .